Lorsque le 2 novembre 1930, le Négus Tafari Makonnen est couronné Empereur d’Éthiopie sous son nom de baptême Haïlé Sélassié Ier, il hérite de la prestigieuse titulature royale qui fait écho à celle du Christ, évoquée dans la Bible : « Roi des rois, Seigneur des seigneurs, Lion Conquérant de la tribu de Juda. »
Pour une poignée d’aventuriers jamaïcains, ce sacre sonne l’heure de la libération, annoncée quelques années plus tôt par le charismatique et controversé Marcus Garvey. Un des premiers Rastafaris, Henry Archibald Dunkley, revient dans NEGUS CHRIST sur le sens de ce couronnement : « C’était un homme noir. Le Christ est un homme noir. » Une révélation, mais aussi un choix, une reconquête. Ainsi émerge en Jamaïque une christologie noire, incarnée : une transcendance à visage humain.
Les Rastafaris redessinent le visage de Dieu, ils font naître des communautés auto-suffisantes dans la Jamaïque coloniale, battent les tambours, proclament leur allégeance à l’Ethiopie, ils défient la Couronne britannique et s’organisent pour « rentrer » en Afrique. Portés par le succès de la musique reggae, les Rastafaris vont conquérir les jeunesses du monde entier avec leur message et leur soif de justice. Ce mouvement méconnu est abordé ici à travers plusieurs chapitres, chacun d’entre eux offrant un éclairage précieux sur l’expérience des Rastafaris.
Les historiens Giulia Bonacci et Robert A. Hill, l'anthropologue Jakes Homiak et Boris Lutanie, professeur de lettres et histoire, ont partagé leurs recherches et collaboré au travers d’entretiens et d’écritures communes pour proposer aux lecteurs ces histoires du mouvement rastafari. NEGUS CHRIST Histoires du mouvement rastafari offre un éclairage précieux sur l’expérience des Rastafaris.
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