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L'auteur et le traducteur
Écrit en 1933, par Carter G. Woodson (1875-1950), La Mauvaise éducation du Nègre est un classique de la littérature émancipatrice noire-américaine. Précédant de vingt ans le fameux Peaux noires, masques blancs de Frantz Fanon, cet ouvrage, publié pour la première fois en français, garde toute sa pertinence pour éclairer les schémas comportementaux et communautaires mis en œuvre par les Noirs dans les sociétés contemporaines, notamment en France.
Un ouvrage déterminant pour saisir l’impact de l’esclavage sur les mentalités, les comportements et les attentes des Africains-américains.
Au-delà d’une critique virulente du système éducatif américain, les analyses de Carter G. Woodson mettent en lumière la façon dont les Africains-américains ont été poussés à adopter des valeurs et des points de vue européens, et à faire des choix de formation et de vie qui les desservent bien souvent.
L’auteur souligne la façon dont les enseignements suivis par les Noirs, rarement adaptés aux exigences du marché du travail, omettent souvent les réalisations positives des personnes de couleur noire, renforçant ainsi la croyance que ces dernières forment un ensemble uniforme, sans passé ni culture, sans rôle historique ni aucun talent, dont la contribution à l’histoire humaine est nulle.
Carter G. Woodson montre comment, acceptant comme légitime le statut inférieur qui leur est assigné, les Africains-américains tendent à se dévaloriser et à déprécier les actions et les réalisations de la communauté noire. Ils s’interdisent alors, démontre l’auteur, toute aspiration et se vouent eux-mêmes aux tâches manuelles et subalternes.
Un ouvrage aux résonnances actuelles.
